La castration à vif des porcelets : évolution réglementaire, alternatives

13/03/2020

La castration à vif est une intervention douloureuse pour le porcelet. Le principal objectif de la castration est de réduire la fréquence de carcasses odorantes. Il y a d’autres avantages à la castration :

  • la prévention de la reproduction non désirée dans les systèmes extensifs,
  • la réduction du comportement de monte et des comportements agressifs avec les blessures qui en découlent,
  • ainsi que la possibilité de fabriquer des produits élaborés de qualité supérieure.

Vers l’interdiction de la castration à vif des porcelets en France

La réglementation européenne, qui autorisait la castration à vif des porcelets par du personnel formé (Directive de 2008), avait évolué en proposant d’interdire dans un premier temps la castration sans anesthésie et analgésie prolongée (2012) puis dans un second temps la castration en général (2018), sous réserve de répondre à certaines conditions … qui n’ont pas été satisfaites à ce jour.

Alors que certains pays sont avancés dans l’usage de méthodes alternatives à la castration (Pays Scandinaves, Allemagne, …), le Ministre de l’Agriculture, en dévoilant les mesures pour la protection et l’amélioration du bien-être animal (Janvier 2020), prévoit d’interdire la castration à vif des porcelets fin 2021, en évoquant notamment la nécessité d’une anesthésie.

Quelles alternatives à la castration à vif des porcelets ?

Depuis de nombreuses années ont été étudiées diverses méthodes alternatives à la castration à vif, dont certaines sont déjà en place dans les pays européens (dont la France) :

  • L’élevage de mâles entiers : en place largement dans certains pays (Royaume-Uni, Irlande), il envisage la détection à l’abattoir des carcasses odorantes (France) ou un abattage avant la survenue de la puberté, à un poids de carcasse d’environ 70 à 75 kg. Un complément à cette alternative serait la sélection de porcs à faible teneur en androstérone (molécule responsable de l’odeur sexuelle de la viande).
  • L’immunocastration : par injection d’un vaccin, elle permet une immunisation contre une hormone du cerveau qui contrôle la sécrétion de l’androstérone.
  • L’anesthésie locale couplée à l’analgésie : les anesthésiques locaux agissent sur la douleur au moment de la castration alors que l’analgésie (via des anti-inflammatoires non stéroïdiens) permet de soulager essentiellement la douleur post-opératoire.

Cependant, ces méthodes alternatives nécessitent des méthodes sensibles de détection des carcasses odorantes (mâles entiers), une acceptation par le consommateur (immunocastration) ou une évolution réglementaire (l’utilisation d’une anesthésie relève actuellement d’un acte vétérinaire). Par ailleurs cette évolution ne doit pas pénaliser l’éleveur en termes de temps de travail et de coût de production.

Sources : Fawec, Mars 2013 ; Journées de la Recherche Porcine, 2018 ; Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, 2020

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