La mycoplasmose respiratoire du porc

L’infection à Mycoplasma hyopneumoniae, appelée également pneumonie enzootique, est une maladie respiratoire très répandue dans les élevages, touchant le porc en croissance et à l’origine de pertes économiques majeures dans la filière porcine.

L’agent responsable

Mycoplasma hyopneumoniae est un agent pathogène primaire, qui s’attaque à l’appareil ciliaire des voies respiratoires, diminuant ainsi les défenses locales du porc au niveau pulmonaire et favorisant une surinfection par des bactéries et des virus.

Toux et baisse des performances

Les porcs infectés (post-sevrage et engraissement) développent une toux chronique, quinteuse, sans fièvre, associée à des baisses de performances (hétérogénéité, retard de croissance, augmentation de l’indice de consommation). Les signes respiratoires peuvent persister pendant plusieurs semaines. En élevage, le Mycoplasme est souvent associé à des bactéries et virus (à travers le Complexe Respiratoire Porcin), avec une aggravation des symptômes, allant d’une pneumonie aggravée jusqu’à la mortalité.

Une transmission directe

Les animaux se contaminent généralement par contact direct, par voie aérienne. La transmission verticale est aussi possible, de la truie vers ses porcelets. Enfin, il existe des animaux porteurs, n’exprimant pas la maladie, mais pouvant infecter leurs congénères.

L’impact des baisses de croissance

Le coût de la maladie est lié aux dégradations des performances, aux coûts des traitements, voire à la mortalité liée aux complications par d’autres agents pathogènes. Pour une infection à Mycoplasma hyopneumoniae seul, on peut observer une diminution de 6 à 16 % du gain moyen quotidien sur le porc en engraissement1.

Des lésions caractéristiques

L’autopsie du porc malade permet de visualiser des lésions de pneumonie « grise » avec une diminution de volume des lobes (surtout les lobes apicaux). Des tests en laboratoire permettent d’isoler le Mycoplasme et de caractériser une réponse immunitaire (anticorps).

Développer une approche vaccinale

Les moyens de lutte sont :

  • Les traitements antibiotiques : ils peuvent permettre de traiter individuellement des animaux très atteints au niveau respiratoire. La prescription d’antibiotiques par voie orale, réalisée sur une longue durée, ne permet pas d’éradiquer la maladie et peut mener à l’apparition de résistances.
  • Des mesures sanitaires : appliquer des mesures strictes de désinfection, une conduite en bandes rigoureuse ; éviter l’introduction de porcins infectés (cochettes) et les mélanges de porcs ; contrôler l’ambiance (ventilation).
  • La vaccination : essentiellement avec des vaccins inactivés utilisables chez le porcelet sous la mère, elle permet de réduire les signes cliniques et les lésions pulmonaires, d’améliorer les performances et de réduire la pression d’infection dans l’élevage.

Source : 1 Maes D. et al, Transbound Emerg Dis. 2018; 65 (Suppl. 1): 110–124.